Selon vous , est-ce que ça va fonctionner

Cela fait 17 ans que je suis épileptique. J'ai eu ma première crise avérée à 32 ans. J'ai caché cette maladie lorsque j'ai eu mon concours de prof. J'avais peur de ne pas être titularisée.
Ensuite j'ai été suivie avec des crises de temps en temps et parfois plus fréquentes selon mon traitement. Je fais une crise de temps en temps (tous les un an, un et demi au mieux deux ans)
En clair, je ne suis pas stabilisée mais ça fait environ 5 ans que je ne vais pas voir mon neuro parce que je sais qu'il va changer mon traitement et j'ai tellement peur que ça me mette dans le cirage et que j'aie encore moins de mémoire (j'attribue ma perte de mémoire et de concentration à mon traitement) que je n'y vais pas. C'est un sujet surlequel on peut discuter mais ce n'est pas l'objet de mon message.

Cette année a été extrêmement compliquée professionnellement avec des élèves de plus en plus ingérables, un stress permanent, une angoisse terrible, des soucis de sommeil et d'appétit, la déprim totale. J'ai fait part de ma fragilité et de mon souhait d'avoir des conditions de travail plus uprès de mon chef d'étab. Je n'ai pas été entendue et du coup, j'ai été arrêtée par mon médecin traitant.
Jai fini par aller voir le service de prévention de la santé de l'inspection académique pour lui parler de mes difficultés: la medecin de prev a envoyé des recommandations à mon chef d'étab pour que j'occupe mon poste dans de meilleures conditions. Ouf!!! Donc très contente.
La discussion a quand même débouché sur la question de mon épilepsie. C'est très difficile pour moi de parler de cette maladie que personne de mon entourage (même amis) ne connaît. Alors en parler dans la sphère professionnelle , j'ai beaucoup hésité. J'ai eu tort parce que j'ai été enfin entendue. J'ai pu dire: je suis épileptique, je ne pense pas que ce soit en lien avec ce que je vis au quotidien au travail, mais ça ne peut plus durer comme ça.
Et elle m'a dit de faire une RQTH par rapport à l'épilepsie. Du coup, toute cette semaine j'ai fait des démarches. MAis je sais que ça prend 4 à 6 mois. Elle m'a dit que ca me donnait des points pour obtenir un poste plus facilement.
Et je viens d'apprendre que j'ai obtenu une mutation dans une autre académie. Je ne suis pas sure qu'ils prendront en compte les recommandations que cette médecin à préconisées ni mes débuts de démarches RQTH pour la formulation de mes voeux qui aura lieu fin mars début avril..
Enfin s'il y a des profs du second degré ici, ils auront peut être de quoi me renseigner. En fait ce que je veux c'est que ma RQTH soit prise en compte pour m'affecter sur un poste à proximité de mon nouveau domicile.

Message que j avais laissé passer sans voir....oupsss
Est ce qu il y a des changements "dans le bon sens"?

J'ai obtenu une RQTH pour 10 ans! Jamais vu ça encore.
Cette qualité ne me permet pas d'avoir le poste que je veux. Mais le département oui.

Mais j'ai envoyé un dossier avec tous les éléments concernant ma maladie(y compris une lettre de ma neurologue de renom précisant les conditions qu'il fallait éviter pour ma santé notamment le permis de conduire) au service de prévention santé de l'académie. Je n'ai aucune réponse. Je demandais juste un rendez vous pour en parler. L'académie dans laquelle je suis arrivée ne semble pas concernée par mon souci....(le covid est probablement le principal problème pour eux).
Je souhaite travailler mais sur un poste adapté et proche de chez moi.

En mars,je vais demander un poste au plus proche de chez moi et qui plus est avec des élèves "respectueux".
J'espère vraiment qu'il y aura un poste qui me permettra de ne pas avoir de boules au ventre quand je suis au travail.

Je te tiendrai au courant du "bon sens". J'aurai la réponse mi-juin si tout va bien.

Pour conclure sur ce sujet :
J'ai obtenu un poste proche de mon domicile et qui me permet d'avoir beaucoup moins d'élèves dans les classes.
Je suis donc plus "tranquille" et j'ai moins de charge de travail même si celui-ci reste nerveusement fatiguant.
L'académie a donc pris en compte ma maladie pour m'affecter à un poste plus adapté. La chance que j'ai eue est qu'il y avait un poste vacant!!! S'il n'y en avait pas eu, je ne sais pas où je serais.
(Mais avec ou sans épilepsie, je ne serais pas retournée au poste où j'étais).

permanence a écrit:Pour conclure sur ce sujet :
J'ai obtenu un poste proche de mon domicile et qui me permet d'avoir beaucoup moins d'élèves dans les classes.

J'adore les happy ends et il me reste à te présenter de sincères félicitations.

permanence a écrit: La chance que j'ai eue est qu'il y avait un poste vacant!!!

Pour une fois que la bonne fortune s'invite dans la vie d'une personne épileptique, on ne peut que s'en réjouir !

Happy end, je ne sais pas. C'est surtout la prise en compte de cette maladie. J'ai rencontré une personne qui voulait absolument mon poste. Difficile de lui expliquer . Elle a compris à travers ce que je lui ai dit qu'il s'agissait d'un dossier médical qui m'a fait obtenir le poste qu'elle convoitait. Je comprends tout à fait sa déception et même sa colère.
Malheureusement, je n'ai pas pu en dire plus. C'est une collègue donc pas envie que tout cela s'ébruite.
Nous avons discuté calmement de nos désillusions (au départ ce poste ne m'intéressait guère et c'est le sien que je voulais! mais j'ai vite compris pourquoi on m'y avait affectée). Dans l'EN , il ne faut pas se contrarier trop longtemps parce qu'on est vite dégoutés.
J'ai vécu quelques années affreuses et j'ai vu que ma maladie pouvait être une raison d'être affectée à des postes moins difficiles. J'ai attendu 15 ans avant de monter un dossier médical. Je sais que cela n'est pas juste pour certains collègues. J'en suis navrée sincèrement. Cependant, je pense que je fatigue bien plus vite et j'ai des problèmes de mémoires qui impactent beaucoup mon job. Avoir moins d'élèves , c'est gérer moins de problèmes et parvenir à le faire.
Avoir 17 classes et presque 300 élèves difficiles comme avant, c'est impossible à gérer. Et quand on revient en pleurs chez soi midi et soir et w-e., un moment , on pense à soi, et on fait ce qu'il faut pour obtenir des conditions dignes et rester un maximum en bonne santé.
Merci de ta réponse muffin!

Je n'imaginais pas un prof épileptique. Étant donné que je n'ai pas pu passer le BAFA, l'éducation nationale et un handicap neurologique me paraissait incompatibles. Je ne doute pas de la charge de travail et sa répercussion sur ta qualité de vie et santé. Désormais avec la sagesse en baluchon j'estime injuste de ne pas nous reconnaître une sacrée dose de mérite. Car les traitements sont lourds d'effets secondaires et la fatigabilite est indéniable. Encadrer la jeunesse d'aujourd'hui est un second bel exploit donc mille fois chapeau pour cette belle vocation.