"Non, je n'ai pas mon permis..." "Bah pourquoi ?" "..."

Bonjour...

Je crois que mon titre est assez explicite ?

J'ai une vingtaine d'années, c'est à dire l'époque où tout le monde passe son permis.... sauf moi !
J'avais commencé à tenter de le passer... j'ai eu mon code, commencé la conduite accompagnée... Et je me suis aperçue que non, ça allait pas le faire. J'avais vraiment pas confiance en mes réactions.

Pourtant, je conduis bien, je respecte les règles aussi bien qu'une jeune conductrice peut le faire... Mais à force de quelques "accidents", survenus pour des raisons complètement indépendantes de mes compétences de conductrice, et la perspective de devoir conduire sur autoroute pour m'entraîner et passer la conduite accompagnée puis le permis, j'ai fini par abandonner.

J'ai essayé pendant comme un an et demi avant de me résigner, mais c'était vraiment trop dangereux, et je ne pouvais pas me l'expliquer !
Maintenant, je peux !


Mais du coup, quand je me retrouve face à des personnes, qui me demandent "mais pourquoi tu as arrêté ?" ou "mais pourquoi tu ne profites pas des vacances pour le passer ?", et autres incitations du genre...

Ca ouvre une telle blessure en moi, parce que j'adore conduire !! Et j'ai dû m'arrêter, de moi-même, à l'encontre de mes parents !! Personne n'a compris et je ne pouvais pas l'expliquer... Maintenant, je n'ai aucune envie d'expliquer que je suis sûrement épileptique, et que c'est pour ça !

Je n'ai pas envie d'expliquer que j'ai des hallucinations qui me déconcentrent, ou alors que subitement j'oublie où je me trouve, ou que je suis attirée par ceci ou cela, que j'ai des absences, ou je ne sais quoi... c'est bien trop intime ! Je n'en parle qu'à mes proches proches !


Du coup, je ne sais jamais quoi répondre...
Et ça me stresse horriblement à chaque fois


Avez-vous ce problème ?
Que faites-vous dans cette situation ?

J'ai 25 ans, pas le permis parce que jusqu’à maintenant, pas les moyens, ou du moins, disons qu'on économisais pour un beau mariage et vivant à Paris, je n'en ressentait pas le besoin.
Et puis, quand j'ai voulu le passer, 1 mois après, je suis devenue épileptique, pas de bol du tout

Maintenant, quand on me demande pourquoi, ben je répond simplement "je suis épileptique, je n'ai pas le droit" et c'est la vérité.

quand tu dis :
"Maintenant, quand on me demande pourquoi, ben je répond simplement "je suis épileptique, je n'ai pas le droit" et c'est la vérité."
ce n'est relativement vrai, on peut être épileptique est conduire, par contre il faut passer devant une commission et la préfecture donne son aval ou non.

je reprends le volant depuis 2mois d'absence, hier j'étais stressé j'étais sur l'autoroute et j'ai eu deux même pensées quand je conduisais : "putain je suis à 130km/heure et si j'ai une crise, le pète que ça fera. je mets ma vie en danger est-ce qu'il faut que je ralentis, mais rouler à 30,50 km/heure sur l'autoroute, je serais un danger public!!!!
j'ai parlé à mon mari de cela le soir et il m'a rassuré. en disant si tu n'est pas prête ne prends pas le volant et qu'il fallait que je chasse c'est pensée de ma tête car le stress n'est pas bon.
pour moi, je pense que tu n'as pas a te justifier. c'est ta vie privé.
mais je te comprends cela doit être très chiant avec les questions de tes proches.

cornille62, je parlais pour moi, uniquement dans mon cas... si j'avais mon permis je n'aurais pas le droit le conduire. Ma neurologue me l'interdirai formellement, j'en ai déjà parlé plusieurs fois avec elle.

Je répondais selon mon expérience car Khim demandait ce que l'on faisait par rapport à nos proches, et j'ai dis que je leur disais la vérité dans mon cas. Après, oui il y a des épileptiques qui conduisent car ils sont stabilisés etc etc, ce qui est loin d'être mon cas.

Excuse moi, je n'ai pas voulu de te blesser
je sais que tu parle de ta situation.
je voulais dire et on m'a déjà dit sur le forum, que ce n'était pas le neurologue qui décidé. mais bien la préfecture.
pour ma part, je n'ai été voir la préfecture mais j'ai eu l'aval de mon neurologue et je me suis satisfaite à ça réponse.
désolé pour toi de ne pas connaître la conduite, mais peut être un jour tu pourra conduire si ton épilepsie se stabilise.
bon courage.

Oui oui je sais qu'il y a la visite à la préfecture mais pour ma part, je fais confiance à mon neurologue et je fais encore plein de crises où je "déconnecte" (crises partielles complexes), je me vois mal prendre le volant comme ca, du moins apprendre à conduire déjà comme ca donc de mon coté, passer le permis, c'est mis de coté pour le moment.

Pour ce qui en est de la préfecture, y a quand même un dossier médical à fournir non ? en locurence le notre ? la commission ne juge pas que sur nos dires??

Orilana a écrit:Oui oui je sais qu'il y a la visite à la préfecture mais pour ma part, je fais confiance à mon neurologue et je fais encore plein de crises où je "déconnecte" (crises partielles complexes), je me vois mal prendre le volant comme ca, du moins apprendre à conduire déjà comme ca donc de mon coté, passer le permis, c'est mis de coté pour le moment.

Pour ce qui en est de la préfecture, y a quand même un dossier médical à fournir non ? en locurence le notre ? la commission ne juge pas que sur nos dires??

On fournit un dossier médical, oui mais ils peuvent aussi demander à ce qu'on rencontre un médecin expert spécialiste de notre pathologie. C'est souvent le cas si on est suivi en libéral plutôt qu'en milieu hospitalier.

cornille62 a écrit:
pour ma part, je n'ai été voir la préfecture mais j'ai eu l'aval de mon neurologue et je me suis satisfaite à ça réponse.

Si tu conduis avec l'aval de ton neurologue mais sans autorisation de la préfecture, au regard de la loi et de ton assureur, c'est comme si tu conduisais sans permis...

C'est bien que ce je pensais donc c'est mort de chez mort pour moi, avec mon dossier (sans être médecin), n'importe quel médecin digne de ce nom, m'interdirai de prendre le volant, pour le moment.

Mais l'info est bonne à savoir pour l'avenir si un jour mon état venait à s'améliorer.
Merci Kinétic

cornille62 a écrit:quand tu dis :
"Maintenant, quand on me demande pourquoi, ben je répond simplement "je suis épileptique, je n'ai pas le droit" et c'est la vérité."
ce n'est relativement vrai, on peut être épileptique est conduire, par contre il faut passer devant une commission et la préfecture donne son aval ou non.

je reprends le volant depuis 2mois d'absence, hier j'étais stressé j'étais sur l'autoroute et j'ai eu deux même pensées quand je conduisais : "putain je suis à 130km/heure et si j'ai une crise, le pète que ça fera. je mets ma vie en danger est-ce qu'il faut que je ralentis, mais rouler à 30,50 km/heure sur l'autoroute, je serais un danger public!!!!
j'ai parlé à mon mari de cela le soir et il m'a rassuré. en disant si tu n'est pas prête ne prends pas le volant et qu'il fallait que je chasse c'est pensée de ma tête car le stress n'est pas bon.
pour moi, je pense que tu n'as pas a te justifier. c'est ta vie privé.
mais je te comprends cela doit être très chiant avec les questions de tes proches.

C'est normal que tu sois inquiète ca fait toujours ca au début lorsqu'on a pas conduis pendant longtemps et qu'on prends conscience du danger. Petit à petit tu vas "oublier" et reprendre confiance en toi et ta conduite.
Pour commencer, peut etre éviter les autoroutes et attendre qq semaines que tu sois parfaitement a l'aise avec la conduite sur de plus petites routes?

Je me suis faite une frayeur une fois non a cause de l'épi mais du champs visuel réduit (effet secondaire irréversible d'un antiépi), j'ai vraiment crû que j'allait taper le camion que je n'avais pas vu...(mon problème de vue m'interdit légalement de conduire) Il m'a fallu beaucoup de temps pour reprendre confiance en moi et me souvenir que j'avais parcouru des milliers et des milliers de km sans accident et que je n'étais pas plus dangereuse qu'une autre étant donné que je suis beaucoup plus prudente qu'eux (attention a la fatigue, pas de dépassement dangereux, pas d'alcool au volant ......)

Il faut etre prudent, avoir conscience du danger, avoir conscience de son état de santé (et bien se connaitre) et savoir être raisonnable (quand ca ne va pas, on ne touche pas au volant!)

J'aimerais bien avoir des proches qui comprennent pourquoi j'ai aussi peur de prendre le volant, mais ils ne le comprennent pas, et du coup, mes accompagnateurs ne sont pas la meilleure compagnie...

Ils me stressent encore plus
A la moindre erreur, ils me fustigent, à la "MAIS TU VEUX NOUS TUER ?".
Ben non, j'ai pas envie, mais en même temps, j'avais prévenu, et tu m'as dit : ok c'est pas grave, on va voir, on n'ira pas vite...


Maintenant, je n'ai plus le droit de conduire, car mon code est expiré et ... bah j'ai pas mon permis.

J'en parlerai à mon neuro quand je le verrai, début juillet. Ca me bouffe un peu cette histoire.



@Orilana : Je pense qu'effectivement, lorsque j'aurai un diagnostic stable, je finirai par juste dire la vérité... Merci pour ton témoignage...
Pour l'instant, comme il n'y a pas de preuve formelle, je n'aime pas vraiment l'affirmer, même si finalement, la piste est tellement solide que si je ne l'étais pas, ce serait très étonnant...

Je suis triste d'apprendre que tu n'es pas du tout stabilisée :/ J'espère que ça viendra vite


Bref, merci, vraiment


@cornille : Les autoroutes, c'est chaud :/ C'est ça qui m'avait le plus encouragée à arrêter (ouh la, je crois que je me répète un peu).

Pour la reprise, surtout si tu as peur, si tu as le choix, pourquoi ne pas commencer par les petites routes ?
Même des routes comme les départementales / nationales, on va relativement vite, mais c'est moins dangereux (moins de trafic, et si tu choisis bien la route, si tu sors de route tu te prends pas une barrière mais un vaste champ...).

J'espère que tout ira bien pour toi, cornille

merci beaucoup,
je n'avais pas cette vision de la chose kinetic "si pas d'aval de la préfecture c'est comme si je conduisais sans permis".
mais au départ, lorsque j'ai commencé a conduire, à l'auto école, j'avais beaucoup confiance à l'instructeur et j'ai confié mon épilepsie.
Il m'a répondu: " ne dit rien, sinon tu n'auras pas ton permis. "
waouhh j'avais été surpris de sa réponse.
et puis, je ne savais pas que mon épilepsie aller s'aggraver. j'étais épileptique morphéique (que la nuit) donc je me suis dit, il n'y a pas de risque.
oui, pour me rassurer je ne vais emprunter les petites route.
et je me dis que je suis moins dangereuse qu'une personne saoul au volant!!

Ce n'est pas ma vision des choses, c'est la loi...

oui, mais je ne me suis jamais posé la question.

Je l'ai déjà posté ici, ce document résume bien les choses :
http://www.epilepsie-france.com/images/stories/asso/depliants/conduite-auto.pdf